Salta, le 22 mars 2016,

Notre expérience de la capoeira au Brésil

Parfois, le voyage est un éternel recommencement. On arrive à Rio avec peu d'informations sur la capoeira (si ce n'est que c'est un sport "trop stylé" qui mèle danse et combat) mais niveau contact, la seule information que l'on détient est que c'est un sport ultra populaire au Brésil qui a pour pôle Salvador de Bahia (soit à plus de 1800 kilomètres de Rio !).

 

Via notre auberge de jeunesse à Rio, on dégote un club de capoeira dans le quartier de Leme et on décidé d'aller assister à un cours afin d'obtenir plus d'informations sur ce sport. Manque de pot, ce club est un adepte de la capoeira angola, une capoeira bien moins impressionnante que ce à quoi nous nous attendions. Pour preuve, Baptiste s'endormira avant la fin du cours. En outre, alors le carnaval bat son plein, les écoles de capoeira participent aux fameux blocos (défilés) mais par manque d'informations précises ou par inexactitudes des locaux, nous n'avons pas vu de démonstrations de capoeira lors des blocos auquels nous avons assistés. Le bilan est médiocre, il nous faut aller à Bahia ! Mais avant, quelques courtes infos sur la capoeira !

La capoeira a été créé par les esclaves afro-brésilien et se développera jusqu’en 1890, date de son interdiction au Brésil car utilisée par les bandits pour régler leur compte. Elle sera pratiquée en cachette jusque dans les années 1930. Vers cette date, mestre Bimba fonde une école de capoeira « regional » à Bahia et convainc le président brésilien de la respectabilité de ce sport. Au même endroit et à peu près en même temps, mestre Pastinha fonde une école de capoeira « angola » qui est une capoeira respectant les traditions. En effet, la capoeira « régional » diffère en ce que mestre Bimba y a ajouté des éléments d’arts martiaux (dont notamment le batuque, une lutte africaine pratiquée par son père) afin de la rendre plus spectaculaire.

C’est naturellement vers la capoeira régional que nous nous sommes tournés lors de notre arrivée à Bahia. Après une étude de marché des écoles de la ville, nous avons opté pour la fameuse école de mestre Bimba (qui est malheureusement décédé) dirigée par Mestre Bamba. Et nous voilà parti pour 10 jours de cours ! Si au début nous n’étions pas très assurée (cf première vidéo en bas de l'article), nous avons peu à pris de l’assurance (cf seconde vidéo) au fil des entrainements.

 

Mestre Bamba
Mestre Bamba
Après un entrainement !
Après un entrainement !
Etirements
Etirements
Repos&tourisme
Repos&tourisme

Notre quotidien s’organisait autour de la capoeira. Nous avons fait, au minimum, 1 cours par jour de 2 heures qui nous laissait en sueur (en mode tee shirt serpillière), avec les muscles endoloris et surtout des énormes énormes ampoules ! Mais on se réconfortait vite en buvant de l’eau de coco (directement dans la noix de coco) ou en dégustant des glaces.

Armada, martelo, meia-lua, ou queixada, nous avons enrichi notre arsenal de coups de pieds lors d'entraînements spécifiques (pas compliqué, tu les fais en continue pendant 2 heures afin de les maîtriser !). Nous avons aussi appris les techniques de l’esquive (comme la négativa) ou de la garde (ginga). Et bien sur, nous avons souffert lors des séquences d’abdos et pompes. Bref on a appris plein de trucs même si on en a bien bavé !

 

Enfin, le truc vraiment top dans la capoeira, c’est les rodas (les « rondes »), des séances réunissant tout les membres du club et dans lequel ceux-ci s’affrontent dans une ronde. Autour d’eux des musiciens (je n’entre pas trop dans le détail mais la musique tient une importance majeure dans cette ronde avec au minimum 4 ou 5 musiciens) qui impulsent le rythme des combats (lents, rapides etc…) et contribuent à créer une atmosphère festive voir limite magique !

Début de la roda !
Début de la roda !
Musiciens
Musiciens
Whooo !
Whooo !
Costauds ?
Costauds ?

Bref, comme vous l’avez compris, on a passé 10 jours incroyables durant lesquels on a pu s’installer dans une petite routine, agréable après 2 mois de voyage. Avec en outre un formidable accueil de la part de nos collègues capoeiristes et des brésiliens en général ! En bonus, vous trouverez ci-dessous quelques vidéos retracant des beaux mouvements de capoeira !

Baptiste