Pattaya, le 3 juillet 2016,

Un proverbe chinois dit que "pour monter la montagne, il faut commencer en bas". C’est en suivant cet adage éclairé que je rejoins Baptiste et Mathieu à Kathmandou, avant de nous rendre aux pieds du massif de l’Anapurna, dont le sommet culmine à plus de 8 000 mètres d’altitude. Nous arrivons dans un pays en pleine reconstruction, encore traumatisé par le tremblement de terre d’avril 2015 ; un glissement de terrain, provoqué par la mousson, bloque d’ailleurs notre bus sur la route de Pokahara. De toute façon, le voyage va être long car nous partons faire du trek dans le sanctuaire de l’Anapurna : 3 000 mètres de dénivelé positif en 6 jours d’ascension nous séparent du camp de base, situé à 4 130 mètres d’altitude.

 

Nous nous arrêtons chaque nuit dans de petites guest house, où nous découvrons le plat typique local, qui sera notre mange pain quotidien: le Dal Bhat ! Du riz, une soupe aux lentilles, et des légumes. Très bon mais lassant à la longue : après plus de 6 mois loin de la France, Baptiste et Mathieu commencent à regretter la cuisine du bercail. Les Népalais sont très gentils, et nous saluent sur notre passage du classique "Namaste!" Ghorepani, Chhomrong, Landruk, Bamboo; autant de villages où nous sommes accueillis avec gentillesse, surtout que nous sommes en basse saison.

Le grand départ
Le grand départ
Le plaisir des retrouvailles
Le plaisir des retrouvailles
Notre écrivain bien fatigué
Notre écrivain bien fatigué

 

Le trek est assez sportif, mais cela vaut vraiment le coup d'œil. Nous marchons entre 4 et 6 heures par jour sur un sentier qui traverse des paysages magnifiques : d'immenses vallées se succèdent, surplombées par des rizières dans lesquelles s'activent les villageois, puis nous franchissons des cols où de petits temples côtoient des cairns, et enfin nous arrivons dans la haute montagne avec ses torrents que nous devons traverser sur des troncs d'arbre ou sur des ponts suspendus.

 

Cela faisait longtemps que je n'avais pas revu Baptiste et Mathieu, du coup on a pas mal de choses à se raconter, et tout y passe: le voyage des 3 sportifs du dimanche, le trek de l'un en Birmanie, la retraite méditative de l'autre au Cambodge, les projets de chacun une fois rentrés, les idées de start-Up à monter, la coupe du monde 98 (#àĺ´ancienne), Nuit Debout, la politique française etc etc. Baptiste perd même son temps à nous faire apprendre par cœur la composition de l'équipe de France, histoire de ne pas perdre le Nord. En bons sportifs du dimanche, nous suivons d'ailleurs le match des Bleus en huitièmes de finale de l'Euro, dans un petit village totalement perdu dans les montagnes népalaises. Nous sommes épuisés par la journée de marche, mais le coeur y est.

 

il a pas toujours fait beau beau
il a pas toujours fait beau beau
la vue est quand même pas mal !
la vue est quand même pas mal !
et on peut toujours se réchauffer autour du feu
et on peut toujours se réchauffer autour du feu

 

En pleine mousson, le beau temps est rarement au rendez-vous et nous devons marcher plusieurs heures sous une pluie battante. Heureusement que Baptiste a eu l'idée de prendre des parapluies. Mais le temps change très rapidement, et nous ne perdons pas espoir d'entrevoir les sommets qui entourent le camp de base l'Anapurna, situé dans une sorte de cuvette. Les premiers effets de l'altitude se font vraiment ressentir un peu avant 4000 mètres, où l'air devient plus rare et l'effort plus important. Le soir même, nous atteignons le camp de base dans un épais brouillard qui finit heureusement par se dissiper pour laisser place à un panorama des sommets de la chaîne de l'Himalaya. Le lendemain, les premiers heures du matin voit aussi réapparaître les monts enneigés, encore plus nettement. La montée valait vraiment le coup!

 

La descente est rapide et nous atteignons la fin du parcours, Phedi, en 3 jours de marche, après s'êtres accordés un petit moment de répit dans les eaux chaudes de Landruk. Mathieu tombe nez à nez avec un serpent à 20 mètres de l'arrivée, le premier est heureusement aussi effrayé que le second et on évite la catastrophe. La suite est moins mouvementée : retour à Pokhara puis à Kathmandou où nous pouvons très peu sortir à cause des pluies diluviennes. Les petits temples, les momos (plat local) et les marchés bondés font partie des découvertes notables de la ville. Après 2 semaines au Népal, Baptiste et Mathieu repartent vers le Kirghizistan, je vais de mon côté en Thaïlande. Un autre proverbe chinois dit que lorsqu'on a plus rien à dire, on cite un proverbe chinois..

Arrivée à l'Annapurna Base Camp (ABC)
Arrivée à l'Annapurna Base Camp (ABC)
Notre écrivain du jour !
Notre écrivain du jour !
sympa l'annapurna
sympa l'annapurna

Raphaël