24 heures pour faire 350km !

Suite à notre séjour à Chitimba, nous avons décidé de rejoindre la capitale du Malawi : Lilongwe. Mais à vrai dire, on commence à en avoir marre des transports locaux - les minibus qui s'arrêtent tout les kilomètres pour prendre des personnes et dans lesquels on est plus qu'entassé (un vrai tétris pour rentrer dedans). Donc on a décidé d'opter pour un nouveau moyen de transport : l'autostop !

 

Pour cela, rien de plus simple, on se met sur le bord d'une route et on accoste toutes les voitures. Etant donné la qualité des transports locaux, l'autostop est d'ailleurs assez répandu au Malawi. 

 

Après avoir avancé un peu en minibus pour se mettre à un emplacement stratégique, nous commençons à user de nos pouces. Premier essai, première réussite, un camion en train de charger du poisson (beaucoup de poissons) nous propose de nous prendre. On dit oui avant de se raviser en nous imaginant à l'arrière du camion sur des sacs de poissons pendant toute l'après midi.

 

Un autre camion s'arrête et Chris en sort avec un grand sourire. Extrait de la conversation ? "tu seras à Lilongwe ce soir ?" "pas de problème les gars, je veux y être ce soir pour dormir chez moi avec mes enfants", "sur ?" "promis !". 

 

On monte donc dans son grand camion (qui ne transporte rien en plus donc on ira plus vite!) et on profite de la grande banquette arrière !

Malheureusement, un mec interpelle le boss de Chris (qui est dans un autre camion) en lui demandant de transporter du bois moyennant rémunération. Chris négocie avec son boss (on saura plus tard qu'il lui dit que le camion est pas assez résistant pour le trajet) puis remonte dans le camion en nous annonçant qu'il doit récupérer du bois sur le trajet. Mais il nous soutient qu'il sera à Lilongwe le soir même, donc pas de problème pour nous, en avant l'aventure !

 

Le monsieur du bois monte avec nous dans le camion et annonce à Chris qu'il doit passer récupérer des meubles chez lui (deux lits) mais que comme c'est sur le trajet, ça ira. Finalement, ce sera bien plus que deux lits mais littéralement le déménagement d'une grande partie de sa maison. Pour aller plus vite, on aide à charger, mais le remerciement ne semble pas être dans la culture de cette personne. Bref, on s'est pas fait un pote...

Deux heures plus tard, une fois le camion chargé, celui-ci repart à pleine vitesse (soit un bon 50km/heure) et s'arrête à la scierie pour charger le bois. Là, nos mentalités d'européens en prennent un coup devant la façon des employés de la scierie de charger le bois. Ils sont volontaires mais pas hyper hyper efficaces. Fatigués du déménagement et pas très motivés par l'idée de charger du bois sous la pluie, on en profite pour discuter avec Chris (quoi on est pas mariés à nos âges ?) et débattre entre nous des différences de management interculturels.

 

Puis vers 19h30, le camion est chargé, on part ! "Hey Chris, ça va être tendu pour être à Lilongwe ce soir ?" "No worries, on y sera vers 2H du mat"... Après 50km, le camion crachote de plus en plus et rend l'âme au bord d'une route. Il fait nuit, il est 21 heures et on est au bord d'une route au fin fond du Malawi. On s'en fait pas trop et on prend ça avec le sourire ! 1 heure plus tard, le camion repart après des réparations sommaires et va s'échouer 20km plus loin sur un bas côté. Fin du trajet ! On s'endort pour se réveiller vers 5 heures avec un magnifique lever de soleil.

 

Là, c'est le temps des séparations, Chris nous explique que le camion ne repartira pas et nous conseille de prendre un mini bus. Après conciliabules, on se sépare, salut Chris et merci pour l'aventure (malgré le trajet, c'est vraiment un type très sympa qui nous laissera un très bon souvenir). Et on monte dans ce qu'on ne voulait pas prendre au départ, le minibus. Trois changements de minibus plus tard, 125334 arrêts pour déposer des personnes plus tard et 6 longues heures, on arrive à Lilongwe !

 

Enfin ! Voilà comment on fait 350km en 24 heures... Enfin comment on a fait de l'autostop, déménagé un mec, chargé du bois, réparé un camion, dormi au bord d'une route, pris trois minibus, traverser plein de villes (...) en 24 heures !

 

Baptiste